Me Hammami: ''Mohamed Ali Aroui, prisonnier politique''
Maître Jalel Hammami, avocat de Mohamed Ali Aroui, ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur, a déclaré, lors de son intervention dans Midi Show, ce vendredi 28 octobre 2022, que son client a entamé une grève de la faim, après le refus de la Chambre d'accusation auprès de la Cour d'appel de Tunis de le libérer, dans l'affaire "d'extorsion et d'abus de fonction dans le but de soutirer l'argent d'autrui''.
Me Hammami a précisé que son comité défense a décidé à ne plus s'astreindre à l'obligation de réserve, inhérente à son ancien poste de cadre sécuritaire, demandant qu'on lui assure les garanties d'un procès équitable.
"Mon client est un prisonnier politique, parce qu'il n'a commis aucun crime", a-t-il encore dit.
Par ailleurs, l'avocat a fait savoir que concernant cette affaire, la plaignante avait déposé une requête le 28 décembre 2021 aux services du ministère, qui a été transférée directement au ministre de l'Intérieur, soit le 30 du même mois.
Et d'expliquer: "Le ministre a ainsi chargé l'Unité centrale de l'Aouina de démarrer une enquête, sans la consultation du ministère public".
"Ce n'est un secret pour personne qu'il existe une séparation entre les pouvoirs et que le ministre de l'Intérieur n'a pas le droit de violer les articles 2 et 23 du Code pénal (...) Aussi aurait-il dû demander à la plaignante de s'adresser au parquet", a-t-il ajouté.
Dans le même sens, Maître Hammami a souligné que la plaignante s'est rétractée devant l'Unité centrale de l'Aouina, en présence d'un huissier.
"Rien ne nécessitait donc l'émission d'un mandat de dépôt contre mon client. Son problème dans cette affaire n'est plus d'ordre pénal, mais une exécution d'ordres".
L'avocat a aussi, évoqué d’anciens différends entre Mohamed Ali Aroui et Taoufik Charfeddine, du temps où ce dernier était ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Mechichi et ce, à la fin de la mission de son client, en tant qu'attaché sécuritaire en Turquie et son retour au ministère.